mardi 26 juillet 2016

L'ART SOCIAL (IIe année) N° 21 - AOÛT 1893

L'ART SOCIAL
N° [21] (2e année - Août 1893)
[Date de publication : Août 1893 - Couverture : Date, Année, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Directeur, Secrétaires de Rédaction, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Bibliothèque de L'Art Social ("1re Année de l'Art Social, 1 volume broché, en petit nombre, 10 fr. / Luttes Stériles, par Gabriel De La Salle, 1 volume broché, 3 fr. / Contes populaires, par Charles Tétard. / Etudes de Criminologie. Les Hommes et les Théories de l'Anarchie, par A. Hamon, brochure, 0 fr. 50. / Notes et réflexions sur la justice criminelle en France, par le Dr A. Corre. Brochure, 0 fr. 25. / En préparation : Gloria Victis, par Gabriel de La Salle."), Mention ("Il est rendu comptee de tout ouvrage envoyé en double exemplaires."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Les Revues (La Société nouvelle donne en son numéro de juillet : "Etudes psychologiques - Effets de la profession militaire sur la mentalité de ses membres professionnels", de notre ami A. Hamon... ; L'Ermitage de juillet : "Referendum sur la meilleure condition du Bien social", apprécié en ce numeto de l'Art social par notre collaborateur Ludovic Hamilo... ; Entretiens, 25 juillet : "La folie claustrophobique" par Armand Charpentier et la "Critique des moeurs" de Paul Adam... ; L'Etoile. Etudes de socialisme chrétien... ; L'ère nouvelle. Premier numéro de belle allure typographique d'une revue mensuelle que nous sommes heureux de voir entrer en lice, mais que nous n'osons pas encore juger... ; Le Mercure de France, numéro d'août. Au sommaire... ; L'Art et la Vie, numéro de juillet : Un chapitre d'un roman anglais, de Ralph Iron... ; La Plume, numéro du 15 juillet, est un lamentable hommage à Victor Hugo. Entre encenser pour en tirer vanité et vénérer simplement, il y a un abîme... ; Le Paria est une publication manuscrite, irrégulière, faite par le compagnon Henri Zisly. Si l'effort est louable, est-il bien efficace ?...) - 4e de couverture : En vente à l'Art Social (Luttes stériles, par Gabriel de La Salle ; Contes populaires, par Charles Tétard ; Les hommes et les théories de l'anarchie, par A. Hamon ; Notes et réflexions sur la Justice criminelle en France, par le docteur A. Corre ; De la définition du crime, par A. Hamon) - Bas de Page [233] : Titre, Date - Bas de Page 256 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 24 pages] 
Sommaire
Ludovic Hamilo Actualités, étude [Pour Gabriel de La Salle] (p. [233]-236)
Henri Buriot : Les Primates, poème [A Leconte de Lisle] (p. [237]-238)
Émile Dutiers : Le Souvenir, sonnet (p. [239])
A. Morin : Sur un portrait de Rabelais, poème (p. [240])
Ludovic Hamilo : Vertus bourgeoises. Iscariote, nouvelle (p. [241]-245)
LIVRES ET ARTS
Émile Portal, André Veidaux : Chronique littéraire [Coquecigrues, La Lanterne Sourde, par Jules Renard (Ollendorff) - (p. [246]-247) ; Au pays natal, par Auguste Gaud ; Les Mélancolies, par Raphaël Damedor ; Sous le Bleu, par Firmin Vanden Bosch - (p. 247) - signé Émile Portal ; Un fils de quatre-vingt-neuf, par Alexandre Boutique (Dentu) - (p. 248-250) ; Victor Hugo le poète, par Charles Renouvier (Armand Colin) - (p. 250-251) ; De la définition du crime, par Augustin Hamon (Masson à Paris et Storck à Lyon) - (p. 251) ; L'atelier Chantorel, par Frantz Jourdain (Charpentier) - (p. 251-252) - signé André Veidaux], comptes rendus (p. [246]-252)
Paul-Armand Hirsch Les "Salons" en 1893 (deuxième article) [Société Nationale des Beaux-Arts (Champ-de-Mars). - Peinture : Eugène Carrière, Puvis de Chavannes, Sisley, Raffaëlli, Baud-Bovy, Henry de Groux, Burne-Jones ; Sculpture et Objets d'art : Le maître Rodin expose seulement un médaillon de plâtre... ; Nous n'avions pas été convié au "Salon de la Rose + Croix ni à celui des Indépendants. Les artistes de mérite qui les honorent de leurs envois, se retrouvent à peu près tous chez Le Barc ou au Champ de Mars. L'omission de quelques d'entre eux n'est donc pas d'une réelle importance... ; (note sous l'article : "Quelques amis de Marseille nous prient d'annoncer qu'il vient de se former dans cette ville un groupe d'Art Libre pour la représentation de pièces révolutionnaires et d'art social. Toutes nos sympathies sont acquises à cette vaillante tentative.")], chronique (p. [253]-256)
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.

lundi 25 juillet 2016

L'ART SOCIAL (IIe année) N° 14 - JANVIER 1893

L'ART SOCIAL
N° [14] (2e année - Janvier 1893)
[Date de publication : Janvier 1893 - Couverture : Date, Année, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Directeur, Secrétaires de Rédaction, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Bibliothèque de L'Art Social ("1re Année de l'Art Social, 1 volume broché, en petit nombre, 10 fr. / Luttes Stériles, par Gabriel De La Salle, 1 volume broché, 3 fr. / En préparation : / Contes populaires, par Charles Tétard. / Gloria Victis, par Gabriel de La Salle. / La Cloche de Caïn, par Auguste Linert."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Notes ("Petite Guerre" : Mots de combat [citations de Nestor dans l'Echo de Paris, de Charles-Albert dans Entretiens] ; Cueillette [citations de Marcel Prévost et de Cherville dans l'Echo de Paris, de Sarcey dans le Temps]) - 4e de couverture : Lire (La Revue Socialiste ; La Revue Blanche ; La Révolte ; La Plume ; L'Ermitage ; Ecrits pour l'Art ; Entretiens politiques et littéraires ; Paris-Jeune ; L'En Dehors) - En-tête de Page [1] : Titre, sous-titre ; Bas de Page [1] : Titre, Date - Bas de Page 32 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages] 
Sommaire
Gabriel de La Salle La Roche Tarpéienne, étude (p. [1]-4)
Ernest Dufour : Allégorie, poème (p. [5]-6)
Paul-Armand Hirsch : L'Utopie, étude (p. [7]-8)
Auguste Linert : Formules dramatiques : Les primitifs au théâtre, étude (p. [9]-12)
Félix Haulnoi : Vertus bourgeoises. De fil en aiguille, nouvelle (p. [13]-15)
André Veidaux Abscontrition, sonnet [extrait de La Chanson du Néant] (p. [16])
THÉÂTRES, LIVRES ET REVUES
Ludovic Hamilo : Chronique dramatique [Les Paroles restent, de Paul Hervieu ; Les Fossiles, de François de Curel], comptes rendus [A M. Henry Bauer] (p. [17]-21)
L[udovic]. H[amilo]. : Théâtres [La Dame de la Mer d'Ibsen (Cercle des Escholiers) - (p. 21-22) ; Liste des pièces nouvelles jouées le mois passé - daté 20 Décembre], comptes rendus (p. 21.-22)
Émile Portal : Chronique littéraire [Naturalisme et psychologisme ; Le Vierge, de M. Alfred Vallette ; L'Écornifleur, de Jules Renard], comptes rendus (p. 23-24)
É[mile]. P[ortal]., L[udovic]. H[amilo]., Al[exandre]. Bourson, A[lexandre]. Z[évaès]. : Livres [Un Cœur discret, par Gustave Guiches ; Promesses, par Jules Case - signé E. P. - (p. 25) ; Cosmopolis, par Paul Bourget - (p. 25-26) ; Luttes stériles, par Gabriel de La Salle - signé L. H. - (p. 26) ; Jean Révolte, par Gaston Méry (Chez Dentu) - (p. 26-27) ; L'Hermine, par Lafargue-Decazes (Chez Savine) - (p. 27) ; Mes grelots, par Louis Lastegras (Bougarel, éditeur à Vichy) ; Almanach du Parti Ouvrier pour 1893 (A la rédaction du "Socialiste") ; La Passion de Jésus, par Antoine Chansroux (Chez Savine) - signé Alex. Bourson ; Mes conclusions sociologiques, par le comte de Chambrun (Chez Calmann-Lévy) - signé A. Z. - (p. 28)], comptes rendus (p. 25-28)
Émile Dutiers : Les crimes de la morale, sonnet (p. [29])
É[mile]. P[ortal]., L[udovic]. H[amilo]. Les Revues [L'avant-dernier fascicule des Essais d'Art Libre publie un ouvrage de M. Remy de Gourmont ; il a pour titre Lilith. C'est une sorte de mystère dont le sujet est emprunté à la Bible et au Talmud... - (p. 30-31) ; Le numéro de novembre des Essais d'Art Libre et le numéro de décembre du Mercure sont consacrés au regretté Albert Aurier... ; Dans L'Ermitage (novembre). - un article de M. Alphonse Germain sur le rôle social de l'écrivain... ; Dans La Société Nouvelle (octobre). - une très intéressante étude de M. Francis Nautet sur Camille Lemonnier... ; Dans La Plume (15 décembre). - une charmante ballade du mystérieux Harold Swan, - et des strophes harmonieuses de Henri Degron. - signé E. P. ; Dans la Revue Blanche (décembre). - "Paul Adam", par M. Henri de Régnier... ; Dans les Entretiens (novembre). - "Apologie du Mensonge", de Max Stirner... ; Dans la Revue Indépendante (novembre). - "La poésie scientifique, par MM. Couturat... ; Dans la Revue Jeune (décembre). - De M. Gaston Dancinnes : "Le Théâtre Symbolique", à propos de trois pièces d'Ibsen... ; Dans le Courrier français (Noël). - Un Noël arcadien, la "Conversion de Pan", par M. Emmanuel Signoret... - signé L. H.], chronique (p. 30-32)
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.

vendredi 22 juillet 2016

L'ART SOCIAL N° 13 - DÉCEMBRE 1892

L'ART SOCIAL
N° [13] (Décembre 1892)
[Date de publication : Décembre 1892 - Couverture : Date, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Mentions ("Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser à M. Gabriel DE LA SALLE, 5, impasse de Béarn."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Annonce (L'ART SOCIAL a commencé, en novembre, sa bibliothèque littéraire et de combat. Il met en vente un volume de vers : / LUTTES STÉRILES / par Gabriel De La Salle...) - 4e de couverture : Lire (La Revue Socialiste ; La Revue Blanche ; La Révolte ; La Plume ; L'Ermitage ; Ecrits pour l'Art ; La Philosophie de l'Avenir ; Paris-Jeune ; L'En Dehors) - Bas de Page [305] : Titre, Date - Bas de Page 328 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 24 pages] 
Sommaire
Ludovic Hamilo : A propos de "l'Ennemi des Lois", étude [Pour E. Portal - à propos du livre de Maurice Barrès] (p. [305]-309)
Eugène Thebault : Poème de la basse (sonnet de synthèse), poème (p. [310])
Gabriel de La Salle : Formules vaines, étude (p. [311]-314)
Théodore Jean : Morale matérialiste et égoïstique, étude [A mes chers Querens et Jules Bois] (p. [315]-317)
Paul-Armand Hirsch : "Le Spectre rouge", poème [daté "30 Octobre 1892"] (p. [318])
Marcel Batilliat La Faillance de Sandoz, récit [en épigraphe, citation de Saint Jean l'évangéliste : "Et cet homme était le Verbe, / Et le Verbe était en Lui"] (p. [319]-321)
J. Maret-Leriche : Nudité - Indécence - Obscénité, étude [en épigraphe, citation de Molière : "Au moins je vais traiter une étrange matière, / Ne vous scandalisez en aucune manière ; / Quoique je puisse dire, il doit m'être permis, / Et c'est pour vous convaincre, ainsi que j'ai promis."] (p. [322]-324) 
THÉÂTRES ET LIVRES
M..., Auguste Linert, E. Museux : Théâtres [Vaudeville. - Tel, trois actes par M. Jacques Le Lorrain - signé M... - (p. [325]) ; Théâtre Libre. - Le Grappin, de Salandri ; L'Affranchie, de Biollay - signé Auguste Linert - (p. [325]-326) ; Le Théâtre Eclectique. - Premier spectacle : Noces bourgeoises, de Léon Riotor et Ernest Raynaud - signé A. L. - (p. 326) ; Deuxième spectacle : Le Consentement, de Henri de Braisne et P. Croizet ; L’Élève, pièce moderne en trois tableaux de MM. Albert Faure et Michel Nour - signé E. Museux - (p. 326-327)], comptes rendus (p. [325]-327)
M[arcel]. B[atilliat]. : Les Livres [Des fins de jours, par D. Maysonnier ; Le Lointain Cor, par Emmanuel Delbousquet], comptes rendus (p. 327-328)
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.

jeudi 21 juillet 2016

GABRIEL DE LA SALLE : LITTÉRATURE DE REVUES

[Puisque nous en sommes à mettre en ligne quelques sommaires détaillés de livraisons de L'Art social, il nous a semblé opportun de retranscrire l'intéressant article de Gabriel de La Salle ouvrant le douzième numéro de cette petite revue de combat. Avec une lucidité certaine, l'auteur attire l'attention sur l'importance croissante du phénomène revuistique dans le champ littéraire contemporain : c'est là, à bien y regarder, que se joue l'avenir de la littérature. Qui sera littérature de combat ou ne sera pas ! Car l'article, polémique, prend position contre "les écoles décadentes impuissantes et agonisantes", en faveur d'un engagement de l'artiste et du littérateur dans la société. Nous sommes en novembre 1892 : les premiers coups contre le symbolisme sont donnés.]
"Littérature de revues"
à mes Confrères des Revues.
Il semblerait qu'un vent de discorde souffle sur les Revues depuis quelques mois, depuis que les Quotidiens, sortant de l'égoïste réserve en laquelle ils s'étaient tenus jusqu'alors, ont entrebâillé leurs colonnes et ont permis, - parcimonieusement encore, - qu'on s'occupât chez eux de leurs jeunes confrères les littérateurs.
Partout un peu, chez les mensuelles ou chez les bi-mensuelles, chez les parisiennes ou chez les provinciales, voire chez les étrangères de langue française, les plumes s'aiguisent, en prévision sans doute d'une âpre et prochaine lutte ; les articles de critique, alors même qu'ils sont courts, deviennent plus acerbes, moins justes, et paraissent oublier que la courtoisie, entre les combattants pour l'Art, doit être de règle ; les secrétaires de rédaction, ou ceux qui sont chargés des grosses besognes littéraires, des anonymes le plus souvent, dans leurs rapides notules de dénigrement ou de riposte, laissent volontiers, sur le brouillon de la copie, tomber le gros mot qui prend parfois les allures de l'injure. Et tout cela, naturellement, sous le prétexte d'art ou de critique d'art.
Ce n'est pas seulement aux attitudes de conviction ou d’apparat que les périodiques s'en prennent ; ce n'est pas seulement, aussi, au talent de tel ou tel poète ou de tel ou tel prosateur que l'on refuse le droit d'être : c'est aux personnalités elles-mêmes que l'on cherche noise, hypocritement, sous le couvert de l'allusion, méchamment.
Eh ! mon Dieu, oui ! tant que celui-ci ou celui-là, n'importe qui, les talentueux quelconques, sont - faute de pouvoir mieux - restés modestement dans la foule des chevaucheurs de chimères en quête de renommée, ils ont eu, dans l'intimité ambiante, des thuriféraires, des admirateurs. Mais le jour où leur personnelle chevauchée a pris le large et a fait mine de les emporter vers les cimes, tous ceux qui, auparavant, n'avaient pas assez d'encens pour leur brûler sous le nez, se sont pendus à leurs basques afin de les empêcher de monter. Heureux encore, quand les malmenés par la vie, parvenus à l'âge gâteux, on les a silencieusement laissés s'enliser dans l'ombre sans leur écraser le visage avec quelque amical pavé d'ours ; heureux quand on n'a pas pompeusement étalé leurs productions séniles. Tout ce qui avait paru grand jusqu'alors dans l'oeuvre de ceux que l'on veut tuer parce qu'ils gênent, est dépiauté et jeté à l’égout ; il n'est pas jusqu'à leur nom que l'on ne travestisse pour les ridiculiser, jusqu'à leurs infirmités physiques que l'on n'étale pour les rendre antipathiques. Ceux qui se croient les grands seigneurs ne dédaignent pas cette petite guerre-là, et tel bazar littéraire qui a pour spécialité de tenir l'article à treize, a l'heur de voir le nombre de ses abonnés augmenter et, par suite, son tirage croître, en grande partie parce que les critiquaillons qui y collaborent ont l'engueulade prête pour tous ceux qui ne sont pas de la boutique.
Oh ! les belles mœurs littéraires que cela nous fait ! ô ! grandeur d'un art qui devrait être si lumineux et si digne, comme on te trouverait minuscule, mesquine, s'il existait des instruments pour te mesurer et des natures droites pour se servir de ces instruments !
Les instruments ? Si, ils existent. Mais ils sont entre les mains de faiseurs d'affaires, et c'est avec ces faux poids qui sont l'envie, la haine, la jalousie, qu'est pesé tout ce que la plume et la pensée produisent. Nul, ou bien peu, n'a la générosité de tendre fraternellement la main au lutteur d'à côté : on ne veut voir en lui qu'un ennemi.
Les luttes politiques d'antan ont créé toute une génération de condottieri ; les rivalités des partis qui se disputaient le pouvoir ont versé leur virus, avec l'exemple, dans l'âme de ceux qui, pourtant, ne sont pas faits pour un tel état de combativité : tout l'art en est imprégné. Aujourd'hui, il paraît, c'est faire du grand art que de prendre l'oeuvre d'un monsieur, d'en extraire tout ce qu'il peut y avoir de négligé, d'ameuter contre lui les sots et de rire à ses dépens. Est-ce qu'on s'occupe de l'Idée qu'il peut y avoir sous un habillage imparfait ! L'Idée, à quoi ça peut-il bien servir ? Et c'est faire aussi de l'art que de répondre à des diatribes, - méchantes parfois, c'est vrai - et à des ironies par des coups de matraque.
La raison de tout cela est-elle si cachée qu'on ne la puisse voir ? Et faut-il aller jusqu'au fond pour la découvrir ? Non, elle crève les yeux. Chacun ayant résolu d'être celui qui sera un jour sacré génie, il en résulte que les avenues qui mènent à la gloire sont encombrées. Donc lutte ; lutte pour l'existence intellectuelle. On ne se dit point qu'il n'est pas qu'une seule voie pour atteindre à cette gloire enviée ; on n'en veut voir qu'une : l'originalité.
Les chemins latéraux ou parallèles sont déserts alors que dans la poussière de la grand'route c'est une foule bigarrée qui se heurte, qui dispute ; c'est une cohue qui se presse, avide d'arriver. Combien arrivent ? Combien arriveront ?
Depuis des années, depuis le jour où le Parnasse qui succédait au Romantisme s'est lui-même reconnu impuissant à donner une direction à l'âme humaine et a tristement versé dans le grotesque, on n'a été, en littérature, - celle qui se croit l'unique, la vraie, - préoccupé que d'une chose : être original. On l'a été, oh ! oui, mais pour ne pas dire grand'chose. Il y a eu les Christophe Colombs de la formule comme il y a eu les Cassinis du moule. Le nombre des méthodes tenues en poche, religieusement gardées, comme des Arches, dans la sainte obscurité des cénacles, jusqu'au jour où elles ont essayé de s'imposer comme des Évangiles, est incalculable. Si originales qu'elles fussent, ces méthodes, autant en a emporté le vent ! Les chaires que l'on a dressées et d'où l'on s'efforçait de tonner et d'évangéliser, se sont effondrées, sapées, beaucoup par le ridicule qui les étayait et un peu aussi par les méthodes voisines qui n'ont pas tardé à subir le même sort.
Aujourd'hui la décadence est flagrante ; et il est navrant de voir que c'est le bazar à treize que l'on considère, non seulement chez nous, mais aussi à l'étranger, comme étant l'expression exacte du mouvement littéraire français. Nulle grandeur : rien que des noix de coco que l'on façonne ; nul emballement de générosité en faveur de ceux qui souffrent, - emballement qui pourrait déterminer le courant d'idées libérateur : rien que des marrons d'Inde que l'on sculpte.
Mais reconnaissons-le, l'extension prise par les Revues et l'influence, ou plutôt les influences qu'elles ont toutes, petites et grandes, sur les cerveaux juvénilement ambitieux d'exprimer leur pensée dans la forme écrite, seront certainement le côté particulier de notre heure littéraire. Malheureusement cette extension n'est pas dirigée, ou, si elle a ses mentors, ils sont aveugles : elle n'a que des buts vagues, imprécis. Il n'y a point de solidarité entre les Revues ; chacune combat son combat, ferraille dans le vide ou façonne son marron d'Inde. La loi du plus fort est habilement pratiquée par les maîtres de l'inutile littérature ; c'est par-dessus l'épaule que les faibles sont regardés. Struggle for life ! La place accordée par deux ou trois quotidiens à la critique des périodiques est prise, sans désemparer, par ceux mêmes qui, loyalement, devaient se récuser puisqu'ils sont juges et parties, puisqu'ils sont eux-mêmes directeurs de Revues.
Qu'est-ce que cela fait ? Qu'est-ce que les dédains pour les faibles, montrés par les forts prouvent ? Ceci : que l'égoïsme bourgeois a poussé ses sauvageons partout et que les artistes sont aussi philistins que les philistins. Devons-nous nous en affliger et nous révolter contre ces étranges tendances ? Que non pas ! Ce serait perdre son temps.
Mais que ceux qui ont la vision d'un lendemain tout autre laissent pisser le mérinos, leur tour viendra. Il faudra bien qu'un jour l'opinion, - de qui l'Art relève, après tout, - finisse par trouver qu'elle en a assez de toutes les chinoiseries ciselées qu'on lui sert, dont elle ne s'occupe que fort peu, il est vrai, et s'avise enfin de réclamer quelque chose de plus substantiel. L'heure n'est peut-être pas éloignée, où, en face des écoles décadentes impuissantes et agonisantes, se dressera, fière et résolue, une glorieuse phalange de poètes de combat.
Gabriel De La Salle.

mercredi 20 juillet 2016

L'ART SOCIAL N° 12 - NOVEMBRE 1892

L'ART SOCIAL
N° [12] (Novembre 1892)
[Date de publication : Novembre 1892 - Couverture : Date, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Mentions ("Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser à M. Gabriel DE LA SALLE, 5, impasse de Béarn."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Notes (La Fédération de la Jeunesse littéraire, réunie pour l'érection du monument de Léon Cladel, a tenu le samedi 15 octobre une assemblée générale et a nommé le Comité d'exécution... ; Le Rouen-Artiste publie un numéro consacré au Chat Noir avec des articles et vers inédits de Paul Alexis, F. Icres, Jean Blaize, Emile Goudeau... ; Chimère [sommaire]) - 4e de couverture : Annonce (L'ART SOCIAL commence, en ce mois de novembre, sa bibliothèque littéraire et de combat. Il met en vente un volume de vers : / LUTTES STÉRILES / par Gabriel De La Salle...) - Bas de Page [281] : Titre, Date - Bas de Page 304 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 24 pages] 
Sommaire
Gabriel de La Salle Littérature de Revues, étude [à mes Confrères des Revues] (p. [281]-284)
George DiamandyConcentration politique, étude (p. [285]-290)
Etienne Eveline : Sonnerie de Sonnets : I. Les Voix (p. [291]) ; II. Le fleuve passe ; III. Les morts se lèvent (p. 292), poèmes (p. [291]-292)
André Veidaux : Le Doute et M. Renan, étude (p. [293]-295)
E. Museux : Renan jugé par lui-même, étude (p. [296]-299)
Jules Souchet Les bijoux, nouvelle (p. [300]-302)
LIVRES ET REVUES
Marcel Batilliat : Les Livres [Le Vœu de vivre, par René Ghil (Edition des Écrits pour l'Art) - (p. [303]-304). ; Les Télémites de Rabelais et les Harmoniens de Fourier, par E. de Pompery - (p. 304) ; Au prochain numéro : Eveil d'amour, par Henry de Braisne. Derniers sillons, par Emile du Tiers. Luttes stériles, par Gabriel De La Salle.], chronique (p. [303]-304)
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.

mardi 19 juillet 2016

L'ART SOCIAL N° 11 - OCTOBRE 1892

L'ART SOCIAL
N° [11] (Octobre 1892)
[Date de publication : Octobre 1892 - Couverture : Date, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Mentions ("Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser à M. Gabriel DE LA SALLE, 5, impasse de Béarn."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Notes ("Petite Guerre" : Une des saintes les plus respectées des fabricants de choses religieuses est assurément : Sainte-Galette... ; Racontant dans le journal Ferryste l'Estafette, les journées de septembre 1892, M. Léon Bigot nous dit que la Convention elle-même fut impuissante à empêcher les massacres... ; Un journal clérical, sous le titre : "Un artiste chrétien", nous annonce la mort de Jean Bonassieux, sculpteur... ; De la Révolte : Une dame Labbé, à Saint-Denis, reste veuve avec cinq enfants, et pas de travail. Réduite au désespoir, elle s'enferme avec sa petite famille, et tente de s'asphyxier à l'aide d'un boisseau de charbon : on la sauve, et l'on met les petits aux Enfants-Assistés. Quant à la mère, elle est arrêtée et envoyée au dépôt...) - 4e de couverture : Bulletin Mensuel des Livres (A la Bibliothèque artistique et littéraire ; Chez Lacomblez ; Chez Sauvaitre ; Chez Perrin et Cie ; Chez Savine ; Chez A. Lemerre ; Chez Vanier ; Chez Dentu ; Chez Champion ; Chez Lambert ; Chez Vromant ; A Marseille, imprimerie Achard ; A L'Art social ; A La Révolte) - Bas de Page [257] : Titre, Date - Bas de Page [280] : Gérant, Imprimeur - Pagination : 24 pages] 
Sommaire
Paul-Armand Hirsch Notes anarchistes, étude (p. [257]-262)
Paul Gabillard : La morale de la dignité, étude (p. [263]-266)
Eugène Thébault : Première étape, étude (p. [267]-269)
Stalnoé : Notre-Dame, sonnet (p. [270])
Gustave Le Rouge : Spectre seul, conte (p. [271]-273)
Charles Tétard Les fleurs rouges, conte [extrait de Contes populaires] (p. [274]-277)
Henry de Braisne : On me dit vainement..., poème (p. [278]-279)
LIVRES ET REVUES
*** : Les Revues [L'Etoile, fascicule de septembre, où nous n'avons trouvé à lire que les "Notes sur l'Extase" de Stanislas de Guaita. ; Paris-Jeune, numéro d'août et de septembre. Un article au cours duquel Clément Rosset qui le signe constate désespérément que tout n'est que cabotinage dans la vie... ; Le Bluet. Jusqu'alors l'Art social n'avait point parlé du Bluet, parce qu'il n'avait trouvé en ce périodique rien qui le satisfît... ; Essais de Jeunes. La fin de l'étude de René Ghil : "Le Dogme universitaire"... ; La Plume, qui nous vient enfin. Numéro tout entier consacré à la Pantomime... ; Mercure de France. Il ne nous semble pas que le numéro de septembre vaille les mois précédents... ; L'Ermitage. M. Henry Bérenger étudie, au point de vue critique, le "Théâtre de M. Henri Mazel" et dit des choses qui pourraient bien être des vérités...], chronique (p. [280])
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.

L'ART SOCIAL N° 9 - AOÛT 1892

L'ART SOCIAL
N° [9] (Août 1892)
[Date de publication : Août 1892 - Couverture : Date, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Mentions ("Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser à M. Gabriel DE LA SALLE, 5, impasse de Béarn."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Notes ("Petite Guerre" : On dit que M. Bourgeois, ministre de l'Instruction publique, vient de se faire décerner le titre de "citoyen de Cahors". A quoi cela peut-il bien servir un homme que d'être "citoyen de Cahors" ?... ; Ce n'est pas M. Carnot qui perdrait son temps à de pareilles futilités, lui qui ne trouve pas un moment pour signer la grâce des condamnés à mort et qui fait, en une semaine, courir Deibler avec son joujou sous le bras, d'un bout de la France à l'autre. / On vient cependant de lui décerner un titre à lui aussi : Père Coupe-Toujours. ; Il y a, dans le journalisme, une secte qui devient bien encombrante : c'est celle des interviewers... ; Parmi ceux qui, à l'occasion du 14 juillet ont, sans en rougir eux-mêmes, été heureux, / Qu'une goutte de sang saute à leur boutonnière, / nous relevons la nomination tant soit peu scandaleuse du rédacteur en chef de l'Estafette...) - 4e de couverture : Bulletin Mensuel des Livres (Chez Hachette ; Chez L. Boulanger ; Chez Kolb ; Chez Lacomblez ; Chez Dentu ; Chez Ollendorff ; Chez Lemerre ; Chez Vanier ; Chez Alcan Lévy ; Librairie Positiviste ; Chez A. Savine ; Librairie des Sciences Psychologiques ; Chez Payol, Lausanne ; Chez Guillaumin) - Bas de Page [201] : Titre, Date - Bas de Page 232 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages] 
Sommaire
Paul-Napoléon Roinard Obsèques de Léon Cladel, compte rendu [précédé d'un encart de deuil : "Léon Cladel est mort. / L'Art social s'incline respectueusement devant la tombe à peine fermée de celui qui fut un des plus grands parmi les siens."] (p. [201]-203)
André Veidaux : Ecolâtrie, étude (p. [204]-206)
Marcel Batilliat : Mission d'artistes, étude (p. [207]-208)
Eugène Pottier : Tope-là, chanson inédite (p. [209]-210)
Remy de Gourmont : Lettre, lettre [précédée de ces lignes d'introduction : "En réponse à une note parue dans le précédent numéro de l'Art social, M. Remy de Gourmont a adressé à M. Gabriel De La Salle la lettre suivante :"] (p. [211]-212)
George Diamandy Le chauvinisme de "Nestor", polémique [à propos d'un article d'Henry Fouquier, "L'Esprit français" paru dans l'Echo de Paris] (p. [213]-222)
Séverin Rémy : Pendant la grève, nouvelle (p. [223]-225)
Léon Frapié : Le vieux noisetier, étude (p. [226]-228)
LIVRES ET REVUES
Alexandre Bourson, Alexandre Zévaès Les Livres [Les âmes noires, par M. Georges Poulet (Lemerre) - (p. [229]-230) ; Rimes de mai, par Henri Corbel (Parrot, éditeur)  - (p. 230) - signé Alexandre Bourson ; Le christ et sa réforme sociale, par M. Julien Villecrose (Albert Savine, éditeur) - (p. 230-231) - signé Alexandre Zévaès], comptes rendus (p. [229]-231)
*** : Les Revues [Dans le numéro de Juillet de la Revue Jeune, une lettre de M. Pierre Loti de l'Académie Française et une longue réponse à cette lettre de M. Maurice Pujo... ; Lu en ce même numéro de beaux vers de M. André Suzel et de M. Gaston Dancinnes. ; Dans la Revue Socialiste des notes sur le livre de M. P. Paulhau : Le nouveau mysticisme... ; Les numéros 2 et 3 du Livre d'Art ont paru simultanément, l'un ayant pour rédacteur en chef Emile Bernard, l'autre notre collaborateur P.-N. Roinard. Dans le numéro 2 des dessins de Filiger, Gauguin, Maurice Denis, Bonnard, Lançon, Emile Bernard, Henry de Groux, Vincent Van Gogh, etc. Le numéro 3 publie deux très beaux poèmes, l'un en prose de Charles Morice, l'autre en vers de P.-N. Roinard, des vers d'Edouard Dubus, Pierre Quillard, G. Albert Aurier, Hirsch, Randon et Emile Bernard ; des articles de Remy de Gourmont, Henri Mazel, Jules Bois, Charles-Henri Hirsch et une Revue des Revues de M. Julien Leclercq qui nous est ironiquement favorable. ; De la Revue Blanche : "Sensitiva Amorosa", conte par Ola Hanson... ; Chimère garde rancune à l'Art Social d'une boutade sans importance : Elle a tort. Nous relevons au sommaire de son numéro de juillet les noms aimés et amis de : Pierre Devoluy, Paul Redonnel, Léon Leclère, Paul Gabillard, Henri Mazel... ; Les Essais d'art libre reproduisent une lettre du compagnon Zisly, lettre que nous recevons nous-mêmes. Serait-ce une mystification ?... ; Au point de vue d'Art pur, comme il faudrait tout louer du Mercure de France, nous nous contenterons de citer les noms du sommaire : Edmond Barthélémy, O.-J. Bierbaum, Louis Dumur, Henry Gauthier-Villars, Remy de Gourmont... ; Les Essais de Jeunes publient un article intéressant de René Ghil, des vers signés Delbousquet et Paul Darthez. On a joint à ce numéro une conférence de M. Delbousquet. Dans sa longue et bienveillante nomenclature, nous avons regretté l'oubli de noms sympathiques : Remy de Gourmont, Rachilde, Vallette, Samain, Denise, Renard, Mazel, Julien Leclercq, Pierre Quillard et notre ami, A. Retté. ; La Révolte continue très vaillamment son beau combat... ; L'Endehors semble manquer de collaborateurs littéraires... ; Au Mascarille : "A une madone", de Saint-Pol-Roux, "Sonnet" de E. Matrat... ; La Revue encyclopédique donne une très intéressante étude sur le mouvement littéraire de la littérature anglaise. ; Nous avons lu avec plaisir, au point de vue de l'art comme au point de vue documentaire, le commencement de l'étude que publie, sur le "Parnasse et les Parnassiens", dans la Revue indépendante, M. L. X. de Ricard et, toujours de M. Mauclair, "La baigneuse aux cygnes"... ; Un des nôtres, Emile Raymond qui doit, au Théâtre d'art social, créer le principal personnage de la Légende rouge, vient d'être engagé pour trois ans à l'Ambigu. / C'est Emile Raymond qui créa au bénéfice de Verlaine, le personnage fantastique de Snorro dans le "Minuit d'un soleil", le rôle du plus vieil aveugle dans les Aveugles, Robespierre dans Camille Desmoulins, Duncan dans les Jacobites et joua avec un si grand succès Triboulet dans le Roi s'amuse. / Il ne faut pas oublier que c'est aussi Emile Raymond qui créa le superbe rôle de l'Epoux dans le Cantique des cantiques.], chronique (p. 231-232)
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.

lundi 18 juillet 2016

L'ART SOCIAL N° 8 - JUILLET 1892

L'ART SOCIAL
N° [8] (Juillet 1892)
[Date de publication : Juillet 1892 - Couverture : Date, Titre (en rouge), Sous-Titre/Périodicité, Sommaire, Prix, Adresse - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Adresse, Abonnements, Mentions ("Pour tout ce qui concerne la Rédaction, s'adresser à M. Gabriel DE LA SALLE, 5, impasse de Béarn."), Annonce publicitaire ("Le Courrier de la Presse") - 3e de couverture : Notes ("Petite Guerre" : Un de nos amis, signataire d'un article dans le présent numéro, reprochait, - oh ! très gentiment ! - à la Revue l'Art social de n'avoir pas assez d'homogénéité et de ne pas s'être tracé d'avance, sans angles comme sans imprévus, une route bien déterminée. / Le reproche, loin de nous offenser, sonne, au contraire, à nos oreilles comme un éloge. Eh ! oui, la Revue a assez le respect de la liberté de penser pour croire qu'elle n'a le droit d'imposer quoique ce soit à personne et surtout pour ne tracer aucune ligne que ceux qui viendront à Elle seront obligés de suivre sous peine d'excommunication... ; Tout récemment la Marseillaise, parlant de Montbrison où vient d'être condamné Ravachol, dit, par la plume d'un de ses chroniqueurs habituels : "Dans son sein bout l'anarchie et, à l'air libre, jaillissent les scories et les détritus inquiétants des foyers souterrains de l'ordre social." / Ce qui nous plaît dans cette phrase, ce n'est pas l'inutile et vide redondance des mots, c'est l'affirmation de cette vérité : que dans notre ordre social il y a des scories et des détritus... ; A l'appui des lignes qui précèdent et les complétant, nous trouvons dans l'Endehors ceci : "Ceux qui croient que les révoltés forment un parti se trompent étrangement ; mais leur esprit est tellement faussé par le vocabulaire politique, qu'ils ne peuvent concevoir l'homme que comme l'instrument de quelque chose et non comme un être doué d'une vie propre et capable d'une action qui soit le développement de sa force.") - 4e de couverture : Bulletin Mensuel des Livres (Chez Paul Sevin et à la Librairie Socialiste ; Chez L. Boulanger ; Librairie de la Nouvelle Revue ; Chez Félix Alcan ; Chez A. Colin ; Chez Plon et Nourrit ; Chez Lemerre ; Chez Dentu ; Chez Firmin-Didot ; Chez Lecène et Oudin ; Chez Ollendorff ; Chez Charpentier et Fasquelle ; Chez Hachette ; Chez Chevalier-Marescq ; Chez Victor Havard ; Chez Tresse et Stock) - Bas de Page [169] : Titre, Date - Bas de Page 200 : Gérant, Imprimeur - Pagination : 32 pages] 
Sommaire
Albert Goullé La Descendance de Vindex, étude (p. [169]-172)
Paul-Napoléon Roinard : De la sincérité en Art, étude [à propos de : Ventres de Paul Pourot (Tresse et Stock) ; Aubes mortes de Jho Pâle (Mazeron frères, Nevers) ; Quand les violons sont partis de M. Edouard Dubus (Bibliothèque artistique et littéraire de la Plume] (p. [173]-178)
Eugène Thebault : L'Art Social, étude (p. [179]-181)
George Diamandy : Le Matérialisme dans l'Art, étude (p. [182]-186)
René Just : La Bohème des Révoltés, poème (p. [187]-188)
E. Museux Un Triptyque, compte rendu [à propos du tableau de Léon Frédéric, Le peuple verra un jour le lever du soleil, exposé au Salon du Champ de Mars] (p. [189]-190)
J. Maret-Leriche : Arts et plaisirs sociaux, étude (p. [191]-193)
Auguste Linert : Le Nu, étude (p. [194]-196)
THÉÂTRES, LIVRES ET REVUES
Alex[andre]. Bourson : Théâtres [Théâtre Libre : La fin du vieux temps, trois actes de M. Paul Anthelm], compte rendu (p. [197]-198)
A[lexandre]. B[ourson]. Les Livres [La fin des bourgeois, par Camille Lemonnier (Chez Dentu) - (p. 198-199) ; Le miroir des légendes, par Bernard Lazare (Chez Lemerre) ; Vieux tableaux, par Hugues Lapaire (Chez Lemerre) - (p. 199) ; Premières poésies, par Louis de Terbel (Chez Caillière, éditeur à Rennes) - (p. 199-200)], comptes rendus (p. 198-200)
G[eorge]. D[iamandy]. : Les Revues [Bien que l'Art social ait augmenté, pour le tirage de ce numéro, son nombre de pages, il ne peut, ce mois, parler comme il l'aurait voulu des journaux et revues qu'il a reçus. Il se contentera, et tous le lui pardonneront, de ne citer que deux Revues qui lui viennent pour la première fois : Le Mercure de France et les Essais d'art libre et aussi de remarquer la révolution de palais qui s'est faite à la Revue Moderne, révolution qui a permis à celle-ci d'arborer, en couverture, l'éclatant rouge du drapeau révolutionnaire. ; Du Mercure de France, précédant des vers de G. Albert Aurier et d'Albert Samain, un article de Rémy de Gourmont : "Fête nationale", qui nous a mis en l'âme une grande tristesse. Oh ! cher confrère, pourquoi perdre votre temps à rire d'une situation douloureuse et à demander, même plaisamment, la décapitation des aristocrates de la pensée ? N'avez-vous pas entendu que votre rire bruissait comme des sanglots de vaincu ? Pas d'ironies tragiques ; pas de têtes offertes en holocauste à l’ignorant populaire, mais, plutôt, la volonté grande de faire entrer en ces têtes que vous voudriez que l'on coupât, un généreux désir de vaincre, avec l'art comme arme, le minotaure bourgeois et de conquérir Demain. ; Dans les Essais d'art libre, des vers de notre ami P. N. Roinard, d'un art particulier : "La Voyante" ; une critique du livre de Kropotkine, La conquête du Pain, par H. Mazel, de laquelle on peut penser beaucoup de bien et dire beaucoup de mal et des proses de Remy de Gourmont, Willy et Hugues Rebell.], chronique (p. 200)
  • Source bibliographique : Nicolas Leroux, "Bibliographie des revues : L'Art Social (1891-1896), L’Œil bleun° 5, janvier 2008, p. 50-52.