lundi 4 août 2014

EXPRESSIONS N° 1 - JUILLET 1934

[Titre : EXPRESSIONS - Sous-Titre : Revue littéraire - Dates de publication : Juillet 1934 (n° 1) - Périodicité : Paraît quatre fois par an - Lieu de publication : Paris - Format : 190 x 140 mm - Couverture : imprimée en noir sur papier vert - Pagination : 48 pages - Abonnements : France = 15 frs ; Etranger = 20 frs - Comité de direction : Francisco Amunategui, Pierre d'Exideuil, Jean-François Primo, Marcel Zahar, Manuel Lelis - Collaborateurs : Francisco Amunategui, Gabriel Audisio, Luis Cernuda, Norman Douglas, Pierre d'Exideuil, Jean François-Primo, Ivan Goll, Jacques Lassaigne, Manuel Lelis, André Lesire [traducteur], Francis de Miomandre, Noël Vesper, André Wurmser, Marcel Zahar - Adresse (Éditeur)  : Editions Excelsior, 27, quai de la Tournelle, Paris Gérant :  Manuel Lelis - Imprimeur : Sur les presses de l'imprimerie de la Technique du Livre, 29bis, rue du Moulin-Vert, Paris-14e]
N° 1 (Juillet 1934)
[Date de publication : Juillet 1934 - Couverture : Imprimée en noir sur papier vert (Numéro, Date, Titre, Éditeur et Adresse) - 2e de couverture : Titre, Sous-Titre, Périodicité, Comité de Direction, Sommaire, Abonnements - 3e de couverture : Editions Excelsior [Extrait du Catalogue] - 4e de couverture : "EXPRESSIONS est en vente chez les Libraires suivants (liste)", Imprimeur - Bas de Page [48] : Imprimeur, Gérant (tampon) - Pagination : 48 pages]
Sommaire
Jean François-Primo : Expressions..., présentation [datée "Juin 1934"] (p. [1])
Francis de Miomandre : Méduse, conte (p. 2-[10])
Ivan Goll : Soleil, poème en vers libres (p. [11])
Pierre d'Exideuil Norman Douglas, essai (p. 12-16)
Norman Douglas : Les sources dans les sables : Mefta et le sort qui l'attend, récit de voyage [Traduction d'André Lesire] (p. 17-[22])
Luis Cernuda : Je suis venu pour voir des visages..., poème [Traduit de l'espagnol par Jacques Lassaigne] (p. 23-[24])
Gabriel Audisio : Les Saints de Marseille, poème en prose (p. 25-26)
Jacques Lassaigne : A l'époque où les hommes meurent..., poème en vers libres (p. [27])
Noël Vesper : Substance de Lourmarin, récit de voyage ["A Henri Pacon, l'architecte de Lourmarin, et à Charlotte Pacon. / N. V."] (p. 28-[36])
CHRONIQUES
André Wurmser : Chronique des livres imaginaires [Histoire des Boches, depuis les origines jusqu'à nos jours, par M. Bravalbert, professeur à l'Université Populaire de Magnitostroï. (Berger-Levrault, éditeurs, 2 vol. in-4°, 1933)], compte rendu fictif (p. 37-40)
Francisco Amunategui : Les Livres [Jules Romains. - Les Hommes de Bonne Volonté. T. V. Les superbes. T. VI. Les Humbles (Flammarion) - (p. 40-43) ; William Faulkner. - Sanctuaire. (N. R. F.) - (p. 43-44)], comptes rendus (p. 40-44)
Manuel Lelis : Les Spectacles [Le printemps, à Paris, est la saison de la musique. [...] Ce fut Mme Ida Rubinstein qui présida à l'ouverture de la véritable saison en nous offrant à l'Opéra, avec la magnificence dont elle est coutumière, trois nouveaux ballets. Mais un seulement, Perséphone, de Gide et Strawinsky, mérite d'être inscrit à l'actif de Mme Rubinstein... ; La Sémiramis de Valéry et Honegger a été une grosse déception... ; Quant à Diane de Poitiers, ce fut un divertissement agréable sur des airs français du XVIe siècle, orchestrés par Jacques Ibert, mais que nous avons peu goûté... ; Nous eûmes ensuite, au Théâtre des Champs-Elysées, les Ballets Russes de Monte-Carlo, qui perpétuent la tradition de Diaghilev... ; Après les russes, les espagnols... ; Quittons l'Europe et abordons l'Asie. Avec Uday Shankar, c'est toutes l'Inde mystérieuse qui nous est présentée... ; Transportons-nous encore plus loin. Voici le Pérou, avec Helba Huara, danseuse étrange qui s'impose indiscutablement malgré la résistance du public... ; A l'Atelier, M. Roger Vitrac, avec Le coup de Trafalgar, nous a fait bien rire à maintes reprises, ce qui est déjà un résultat appréciable. C'est une grosse farce imprégnée de l'esprit dadaïste et surréaliste. Un mélange d'Ubu-Roi et de Chien Andalou... ; A l’Œuvre, Gwen et sa meute, de l'allemand Winterstein, est une délicieuse comédie fantaisiste, pleine d'humour, de fraîcheur et de jeunesse, où le sentimentalisme est légèrement blagué sans lourdeur, ni excès... ; A l'écran, plusieurs films nous ont procuré une réelle satisfaction (New-York Miami [Frank Capra] ; La folle semaine [Archie Mayo] ; Bottoms up [David Butler] ; Sa douce maison [Robert Florey] ; Tessa [Basil Dean] ; Lac-aux-Dames [Marc Allégret] ; Tonnerre sur le Mexique [Eisenstein] ; Honte ; La Grande Expérience)], comptes rendus (p. 44-47)
Marcel Zahar : Les Arts (sous le signe de Freud) [C'est à propos de l'exposition de Gonzalez Bernal que je tiens à parler d'une école qui jaillit du corps étonnant, déglingué, anarchiste, du surréalisme à la manière d'une pustule qui grossit à vue d’œil - d'une pustule qui devient abcès, qui tient à porter à faux et qui ne crève pas. Les partisans d'une telle doctrine sont venus par des détours obscurs à la notion d'humanité. Ils s'accrochent à l'homme avec ténacité, et s'acharnent à dénoncer ses faiblesses et ses tares. Les solutions maudites leur plaisent particulièrement. Ce sont d'étranges pamphlétaires, des philosophes pessimistes, des rêveurs obsédés, des observateurs de paroxysmes. La vie leur brûle le cœur. Ils sublimisent leurs inquiétudes dans des descriptions picturales, et je vous assure que celles-ci vous font passer le petit frisson. [...] M. Pierre Roy ouvrit le chemin de l'impossible. Mais il le fit sur des motifs gracieux... ; Le mélodrame intervient avec Salvador Dali qui groupe autour de lui le petit contingent de peintres hallucinés. M. Salvador Dali a du talent, et le talent permet de mettre en lumière une œuvre, fût-elle stupide dans son essence...], compte rendu (p. 47-[48])
Document
"Expressions..."
Quand nous étions ensemble - Amunategui, d'Exideuil, Lelis, et Zahar - nous n'avons pas su, du premier coup, pourquoi ce titre nous plaisait. Comme j'en suis un peu responsable, ils m'ont, en manière de punition, demandé de l'expliquer.
Autant capter la brise, un coup d'aile, un regard. A l'époque où l'air en apparence le plus immobile est traversé d'ondes artificielles qu'y jettent, par poignées, l'ingéniosité des hommes et leur appétit d'un nouveau plaisir, où le visage du monde plein de frémissements, change, de seconde en seconde, peut-on définir le sens d'une entreprise qui ne prétend à rien d'autre qu'à fixer, au passage, quelques aspects des choses et des êtres ?
Peut-être, voulons-nous simplement donner, à ces pages, l'éternel et le fugitif du miroir et jouer - oiseleurs attardés - à saisir tous les reflets, qu'ils s'inscrivent sur le sable, l'eau, le disque ou le papier - matières plus fragiles encore - ou se projettent, à la mode du jour, sur l'écran des nuées.
L'homme, à présent, vit d'heure en heure. Ses traditions lui servent de béquilles. Il est sans doute plus émouvant ainsi, clopinant, d'arbre en arbre dans la sylve des vieilles idées, que dans la sérénité des certitudes faciles.
Ce sont ses grimaces, ses sourires, un peu de ses larmes et aussi sa gaieté que nous voulons mettre dans ces pages. Comme toute la terre semble s'accommoder à son caprice nous n'éviterons ni la douceur d'un paysage, ni les orages redoutés que le poète espère.
Peut-être, en route, retrouverons-nous quelques amis que, depuis longtemps, nous attendions sans les connaître. C'est vers eux que nous sommes partis si, vraiment, la tête penchée, au sommet d'une tour de miracles et de misères, ils guettent...
... Vers eux : à la recherche d'images perdues, à la poursuite de la beauté, à la découverte de nous-mêmes.
Juin 1934.
JEAN FRANÇOIS-PRIMO.

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